Two poems by Olivia Elias Translated from the French by Kareem James Abu-Zeid
Sign Language I
It’s not that I
don’t believe
in words anymore
I’m looking for a form
that speaks
as immediately
as Klein’s International Blue
he’d dreamed as a child
of signing
the back of the sky
I’m looking for something
that screams refusal
as loudly as James B
I am not your Negro
Langue des signes I
Ce n’est pas
que
je ne crois
plus
aux mots
je cherche une forme
qui
parle aussi
instantanément
que
bleu IKB de Klein*
enfant il avait rêvé
de signer
au dos du ciel
je cherche quelque chose
qui
crie aussi fort
que
James B. le Refus
I am not your Negro
*International Klein Blue, procédé par l’artiste plasticien Yves Klein qui associe le bleu outremer synthétique à un liant choisi avec l’aide du marchand de couleurs Edouard Adam.
Sign Language II
These worn-out words
too precious for
a farewell with no return
you consign them to the desert
at all hours
on all pages
you invent a language
of signs
yet no one ever
taught you science
forms on which to build
the Ideal City
what part do you play
on the black-and-white chessboard
and what front lines are you moving
on the newsprint?
as for lack
and loss
they’ve been such intimate
parts of you
that when you wearied
of yourself
they fell
like corpses at your feet
Langue des signes II
Ces mots usés
trop précieux pour
un adieu sans retour
tu les confies au désert
à longueur de temps
à longueur de pages
tu inventes une langue
des signes
personne pourtant
ne t’a appris la science
des formes sur lesquelles
édifier la Cité parfaite
quelle partie joues-tu
sur l’échiquier noir et blanc
et quelles lignes de front
déplaces-tu sur le
papier journal
quant au manque
à la perte
ils ont si intimement
fait partie de toi que
lorsque tu t’es lassée
de toi
ils sont tombés
comme dépouilles
à tes pieds