Three poems
A little man was sleeping in the bright sunlight
Under the gaze of a world
That had refused to see
Those faces out upon the sea of crossings
A face without any doubt
Not a bird feather an almost-nothing
Lost on the beach between two continents
An innocent face
Washed up on the beach of forgotten horrors
Un petit d’homme dormait au clair soleil
À la lumière des yeux du monde
Qui refusait de voir des visages
Sur la mer des traversées
Un visage sans aucun doute
Pas une plume d’oiseau un presque rien
Perdu sur une plage entre deux continents
Le visage de l’innocence
Échoué sur la plage des horreurs oubliées
The silence is perched
On mustaches
As if men
Had lost
The right way of seeing things
These things are never
Simple things
The human relationship
And the breath of love
And the time that passes
So slowly
With its stars laid
At the edge of the precipices
They have left their countries
Le silence perché
Sur la moustache
Comme si les hommes
Avaient perdu
La juste vue des choses
Ces choses qui ne sont jamais
De simples choses
La relation humaine
Et le souffle de l’amour
Et le temps qui passe
Si lentement
Avec ses étoiles posées
Au bord des précipices
Ils ont quitté leurs pays
A luminous boy
A torch revealing the dark waves
Where thousands of unknown bodies
Sink silently
This symbolic image of our failing humanity
Lying on a bed of loose sand
Steps from the devouring abyss
Swallowing anonymous bodies by the thousands
He bore a sharp light
He drew for a moment the eyes
Ignoring these lost dreams
Un garçonnet lumineux
Une torche éclairant les flots sombres
Où chutent en silence
Des milliers de corps inconnus
Image symbolique d’une humanité perdue
Couchée sur un lit de sable étal
Parmi des milliers de corps anonymes
Happés par les abysses dévoreurs
Il apporta une lumière infime
Il descella un instant les yeux
Qui oublient les rêves perdus